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Le Musée canadien de la guerre a l’immense regret d’annoncer le décès de Tim Cook, historien en chef et directeur de la recherche du Musée, et estimé ami et collègue.

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Une image d'une personne sur un écran vert à Ottawa, près du Musée canadien de la guerre.

Raconter l’histoire au moyen d’objets

Publié

27 oct. 2025


Chaque objet raconte une histoire, comme nos membres le savent à la suite de leurs multiples passages au Musée canadien de la guerre et visites guidées dans les coulisses.

Il y a une histoire dans une paire de mitaines en peau de cerf ornée de perles par une grand-mère crie. Ou dans le costume emblématique d’une vedette populaire canadienne. Ou encore dans un pistolet soviétique offert à un transfuge yougoslave.

Un pistolet

Photo : Avec l’aimable autorisation de Stéphane Brazeau

Pendant la Seconde Guerre mondiale, à peine sorti de son adolescence, Gregovich a combattu contre les forces nazies avec des groupes partisans yougoslaves. Il a également travaillé avec la direction britannique des opérations spéciales (SOE) du Royaume-Uni, qui a ébranlé le camp ennemi au moyen d’activités clandestines, dont le sabotage.

Après la guerre, Gregovich a servi sous le commandement de Josip Broz Tito en Yougoslavie, avant de décider de passer à l’Occident au cours des années 1950. Fervent collectionneur d’armes à feu et tireur sur cibles passionné, il a utilisé comme prétexte un voyage en Italie pour acheter une arme rare faire défection.

Après s’être enfui au Royaume-Uni, Gregovich a été soumis à un interrogatoire par le service de la sureté britannique, la Military Intelligence, section 5 (MI5). Doté d’un grand charisme et de plein d’esprit, il a travaillé pour les services européens de la BBC, qui diffusaient sur les ondes de la Yougoslavie et derrière le Rideau de fer. Lorsqu’il a décidé d’émigrer au Canada en 1960, la MI5 lui a remis un pistolet Margolin MTS-1 en guise de souvenir. En raison de ses antécédents et parce qu’il avait rencontré Ian Fleming (le créateur de James Bond), la boite qu’il a reçue arborait l’inscription à la blague « Agent 0011 ».

Après son décès à Toronto en 2000, la famille Gregovich a généreusement fait don du pistolet et de son étui au Musée de la guerre. Les deux peuvent être contemplés dans une vitrine d’exposition consacrée à l’« agent 0011 », dans la section sur l’espionnage durant la Guerre froide de la galerie 4 du Musée.

Comme nos membres le savent bien, l’histoire est racontée au moyen d’objets. Qu’il s’agisse d’un article souvenir créé par une personne proche, d’un souvenir d’une expérience qui a changé une vie ou d’un objet de famille, les objets reflètent qui nous sommes. Si vous n’avez pas encore vu cette histoire de la Guerre froide au Musée de la guerre, ne ratez pas l’occasion d’y jeter un coup d’œil lors de votre prochaine visite.

Dans le monde d’aujourd’hui où les alliances évoluent à un rythme rapide, l’histoire de la Guerre froide est très pertinente. Le pistolet, qui a jadis appartenu à Milos Gregovich, raconte l’expérience d’un homme dans le paysage géopolitique complexe de cette époque.

Andrew Burtch, historien de la période post-1945 au Musée canadien de la guerre

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