Le Canada et la Première Guerre mondiale

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Henri Bourassa était un nationaliste canadien-français de premier plan. Politicien et journaliste admiré, il s’opposa aux liens impériaux étroits du Canada, à l’imposition de la conscription et aux concentrations de richesse personnelle et d’industrie favorisées par la guerre.

Opposition à l’Empire

Bien qu’élu au parlement en 1896 sous la bannière libérale de Wilfrid Laurier, Bourassa s’opposa à la décision de son gouvernement de fournir des troupes pour la guerre d’Afrique du Sud (1899-1902). Il craignait que soit établi un précédent qui obligerait les Canadiens à se battre lors d’autres guerres impériales, et s’opposa régulièrement à la capacité des premiers ministres de fournir des troupes pour des conflits armés sans le consentement du Parlement. Bourassa démissionna de son poste de député en 1899 pour protester contre les actions de Laurier, mais il fut réélu par acclamation l’année suivante.

Bourassa quitta la politique fédérale en 1907, mais il joua un rôle clé dans les élections de 1911. Fondateur en 1910 de l’influent quotidien de langue française Le Devoir, il se servit de son influence en tant que journaliste pour encourager une alliance des nationalistes canadiens-français et des conservateurs anglophones qui défit les libéraux de Laurier. Les questions principales étaient le libre-échange avec les États-Unis et un nouveau projet de loi sur la marine qui fournirait des navires canadiens à la Grande-Bretagne en temps de guerre. Bourassa s’opposait tant à l’intégration continentale avec les États-Unis qu’à des liens impériaux plus étroits avec la Grande-Bretagne. Sa contribution à la défaite de Laurier eut un résultat ironique : l’élection d’un gouvernement conservateur pro-impérial qui entraînerait le Canada dans un ambitieux programme de guerre et, en 1917, imposerait la conscription.

Il remet en question le sacrifice et s’oppose à la conscription

En août 1914, Bourassa soutint l’effort de guerre, mais moins d’un an plus tard il remit en question la nature et l’étendue du sacrifice croissant qui était exigé du Canada. Peu importe le niveau d’effort, Bourassa s’opposait résolument au service obligatoire, qu’il appelait « l’impôt du sang ». Les partisans de la guerre au Canada anglais l’accusaient d’être un traître dangereux, alors que les libéraux s’opposaient à ses attaques contre le lien avec les Britanniques et sa croyance que la lutte pour les droits linguistiques au Canada était plus importante qu’une guerre impériale outre-mer. Après l’adoption de la Loi du Service Militaire en 1917, son appui à des protestations pacifiques contre la conscription empêcha peut-être que d’autres formes, plus violentes, d’opposition ne se fassent jour. Il avait plus tôt prophétisé une issue violente si Ottawa imposait le service obligatoire, mais par la suite il préconisa l’obéissance à la loi et l’attribution courante d’exemptions individuelles par des tribunaux d’appel administrés localement relativement à la conscription.

L’influence nationale de Bourassa diminua après la Première Guerre mondiale, mais il demeura actif dans le domaine politique jusqu’à sa mort en 1952.

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