La Démocratie en guerre :  
Les journaux canadiens et la Seconde Guerre mondiale
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La planification
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Le Canada et la guerre
Victory Loan Parade Hamilton Ont., 1942 - R.C.A.F. Photograph - AN19900301-009
J’aurais pu être une bombe!

Ce dépliant fait référence aux mesures de précaution contre les raids aériens tout en incitant les Montréalais à investir dans des Certificats d’épargne de guerre.

Collection d'archives George Metcalf
MCG 19990038-001

La vie sur le front intérieur : Montréal, ville québécoise en guerre

Au début de la Seconde Guerre mondiale, Montréal subissait encore les effets de la grande crise économique des années 1930, qui avait entraîné une vague de chômage et de pauvreté. Dotée d’un important secteur financier et d’une économie industrielle bien développée, Montréal demeurait toutefois la plus grande ville du Canada et un important centre d’activité économique. Elle comptait également une nombreuse main-d’œuvre ainsi que des installations manufacturières et portuaires stratégiques situées sur les berges du Saint-Laurent. Les décideurs gouvernementaux ont tiré profit de ces avantages pour répondre aux exigences de la guerre. Montréal est rapidement devenue une ville en guerre.

Sous la direction du gouvernement fédéral, les usines à Montréal et dans ses environs produisaient de l’équipement, des armes et des munitions pour les forces canadiennes et alliées. (voir Munitions) Les travailleurs d’entreprises comme Canadian Vickers, Noorduyn, puis Canadair, construisaient des avions. Les usines Angus du Canadien Pacifique produisaient diverses armes, y compris des chars d’assaut Valentine, tandis que la Montreal Locomotive Works construisait des chars Ram et Grizzly ainsi que le canon automoteur Sexton. Les employés de la Canadian Vickers et des United Shipyards construisaient et réparaient des navires de guerre et des navires de charge. D’autres usines produisaient des fournitures essentielles, allant des uniformes aux munitions. La Dominion Industries Limited à Verdun, située aux abords de Montréal, employait des milliers de personnes et a produit plus de 1,5 milliard de cartouches de petit calibre pour le Canada et ses alliés.

L’effort industriel en temps de guerre créait des emplois et réduisait le chômage. Les industries de guerre attiraient également des chercheurs d’emploi en ville, augmentant la demande de logements, dont le nombre était limité, et contribuant au surpeuplement des logements. Comme ailleurs au Canada et dans le monde, les femmes étaient de plus en plus nombreuses à intégrer le marché du travail rémunéré et participaient à une vaste gamme d’activités bénévoles pour appuyer l’effort de guerre. (voir Les femmes et la guerre sur le front intérieur) Montréal est devenue un centre économique encore plus important, notamment le secteur des transports. En effet, le matériel de guerre, y compris les armes, était transporté par voie routière et ferroviaire, ainsi que par navire sur le Saint-Laurent. Les avions, dont certains étaient construits localement, décollaient et atterrissaient dans les aéroports locaux.

La présence du gouvernement a commencé à se faire sentir de plus en plus dans le quotidien. La guerre se poursuivant, les civils ont été assujettis au contrôle des prix et des salaires ainsi qu’au rationnement des nécessités du quotidien, y compris la nourriture. (voir L’économie de guerre et les contrôles) La propagande incitait les gens à recycler et à récupérer les matériaux essentiels, et à contribuer à l’effort de guerre dans le cadre de programmes comme les obligations de la Victoire et les Certificats d’épargne de guerre. Les mesures de protection civile, notamment les black-out et les précautions contre les raids aériens, faisaient également partie de la vie sur le front intérieur. Les règlements sur la sécurité ont donné lieu à la censure, touchant de nombreux aspects du quotidien, comme les journaux, les films et les livres. (voir Les journaux, la censure, l'information et la propagande) Le débat sur la conscription pour le service militaire occupait une place importante à Montréal. En 1940, le maire Camillien Houde a été interné pour avoir publiquement conseillé aux Canadiens de ne pas s’enrôler. Des élus, des journaux et d’autres groupes organisés des communautés anglophone et francophone de la ville faisaient valoir leurs positions sur la conscription avec passion et parfois avec acrimonie. (voir La Conscription)

Des militaires en uniforme envahissaient les rues à mesure que les hommes de la ville, puis les femmes, s’enrôlaient. Montréal et ses environs abritaient diverses unités militaires, notamment des régiments d’infanterie, des batteries d’artillerie et une unité de réserve navale. Les Montréalais servaient dans les unités de leur ville, dans d’autres unités de l’armée, et au sein de la Marine royale canadienne, de l’Aviation royale canadienne ou de la Marine marchande. Des militaires d’autres régions du Canada et d’autres pays alliés étaient également basés à Montréal ou suivaient une formation dans les installations de la marine, de l’armée ou des forces aériennes situées dans la ville ou ses environs. D’autres encore passaient par Montréal pour se rendre dans d’autres régions du Canada ou à l’étranger. Le Ferry Command, à Montréal, a envoyé plus de 9 000 avions à des destinations du monde entier et a banalisé les vols transatlantiques. Montréal, avec sa réputation bien établie de ville animée offrant de nombreux divertissements, attirait aussi le personnel militaire en permission.

Les articles du Devoir présentent, entre autres, des récits sur Montréal et ses habitants, y compris ceux qui servaient outre-mer pendant la guerre. Nombre des autres articles présentés dans la collection portent sur des événements nationaux et internationaux, comme le débat sur la conscription ou les activités militaires et diplomatiques ailleurs dans le monde.