Le Canada et la Première Guerre mondiale

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La bataille de la Somme fit rage durant plus de quatre mois et fit plus d’un million de pertes chez les Alliés et les Allemands. Les Canadiens, qui se trouvaient à l’origine dans le secteur d’Ypres, ratèrent les premiers mois de combat, mais ils arrivèrent dans la Somme début septembre.

Importantes innovations tactiques

Dans les combats à venir, les Canadiens bénéficieraient de deux innovations tactiques : un barrage d’artillerie roulant, et le premier emploi de chars au combat.

Au lieu de tenter d’anéantir l’ennemi, le nouveau barrage roulant faisait en sorte que des milliers d’obus ratissent lentement les lignes ennemies, progressant de 100 verges, ou 91 mètres, par salve de tirs. Ce barrage n’avait pas pour but de détruire le réseau de tranchées de l’ennemi, encore que cela se produisait parfois, mais de faire rentrer les défenseurs dans leurs abris. L’infanterie suivait de près le barrage – et l’on disait alors « s’appuyer sur le barrage » – afin de franchir le no man’s land avant que les troupes ennemies ne sortent de leurs abris pour tirer.

Pour couper les fils de fer barbelé et faire taire les mitrailleuses ennemies, sept chars blindés accompagnèrent les Canadiens dans leur première grande bataille le 15 septembre à Courcelette. Peu fiables sur le plan mécanique et aussi lents qu’une personne qui marche, ces chars n’en effrayèrent pas moins l’ennemi, et beaucoup se rendirent quand les chars apparurent.

Victoire partielle

Avec le nouveau barrage d’artillerie, les chars et une attaque d’infanterie préparée avec soin, les Canadiens s’emparèrent du village en ruine de Courcelette le 15 septembre. En dépit de milliers de pertes, ce fut une victoire, une des rares pour les forces alliées de la Somme.

D’autres attaques en septembre et en octobre furent tout aussi meurtrières, mais moins fructueuses. Des opérations contre les tranchées Desire et Regina, au nord de Courcelette, furent pénibles, et les soldats attaquèrent et contre-attaquèrent de façon répétée sur le même terrain, et toujours sous un feu ennemi nourri.

À la fin d’octobre, les trois divisions meurtries du Corps canadien quittèrent clopin-clopant la Somme. Elles avaient subi 20 000 pertes. La 4e division canadienne, qui combattait avec des troupes britanniques, s’empara finalement de la tranchée Regina en novembre, quand l’offensive prit fin dans la boue tout au long du front de la Somme.

Leçon tirée : armes combinées et tactiques améliorées

Les batailles de la Somme coûtèrent 24 029 pertes au Corps canadien. Ce terrible massacre apprit aux Canadiens qu’il leur fallait améliorer les tactiques d’infanterie et d’artillerie, et mieux coordonner la manière dont les diverses armes militaires collaboraient au combat. La communication demeurerait un problème tout au long de la guerre, mais la Somme a démontré que s’il était impossible d’exercer un contrôle depuis les quartiers généraux de division, de brigade, voire de bataillon, les soldats au front devaient être habilités à mener leurs propres batailles. L’entraînement après la bataille de la Somme se concentrerait sur ces leçons durement acquises.

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