Le Canada et la Première Guerre mondiale

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La transition de la vie militaire à la vie civile fut souvent difficile pour des hommes et des femmes qui étaient au loin depuis des années. Les soldats faisaient pression pour obtenir de plus grands avantages financiers et des formes de reconnaissance tout en s’adaptant à la vie civile. Les gouvernements cherchaient à demeurer solvables tout en traitant les anciens combattants de manière convenable. Les troubles sociaux et économiques de l’après-guerre nuirent aux uns comme aux autres.

On doit quelque chose?

La propagande du temps de guerre avait promis aux anciens combattants un « pays digne des héros », mais la fragile économie canadienne peinait à soutenir des centaines de milliers de soldats démobilisés. Certains anciens combattants retrouvèrent leur emploi d’avant-guerre, qui leur avaient souvent été gardés par des employeurs patriotes, mais d’autres tirèrent le diable par la queue, les industries orientées vers la production militaire réduisant leur main-d’œuvre ou fermant leurs portes. Le ministère fédéral du Rétablissement civil des soldats, fondé en 1918, assura une formation professionnelle ainsi que des traitements médicaux, mais un ralentissement économique en 1919-1920 laissa de nombreux anciens combattants sans travail, à l’instar de 200 000 autres Canadiens.

Le Canada créa un régime de pensions et de prestations progressiste mais complexe, auquel tous les anciens combattants n’étaient pas également admissibles. Ceux qui souffraient d’avoir été intoxiqués par des gaz, de maladies chroniques ou de traumatisme mental, par exemple, avaient souvent de la difficulté à convaincre les juges-arbitres pour les pensions que leurs symptômes étaient attribuables à la guerre, le préalable pour qu’on fasse droit à une demande. Il était difficile de rejeter les demandes de soldats privés de bras, de jambes et d’yeux, mais ceux qui souffraient de maladies, de maux débilitants ou de troubles psychologiques faisaient face à davantage de scepticisme et leurs demandes étaient plus souvent rejetées.

Le combat des anciens combattants

Nombre d’anciens combattants croyaient que le gouvernement devait faire davantage. Certains se joignirent aux luttes syndicales qui balayèrent le pays en 1919, dont la violente grève générale de Winnipeg. Ils furent des milliers à s’unir dans des organisations telles que la Great War Veterans Association pour exercer une plus grande influence au sein de la société canadienne. Une de leurs exigences principales était une gratification de 2000 $ pour chaque ancien combattant pour les revenus perdus au cours de leurs années de service en temps de guerre. Cette demande fut faite par de nombreuses organisations d’anciens combattants, mais divers gouvernements successifs la rejetèrent, la jugeant trop coûteuse pour une société criblée de dettes.

Les anciens combattants et leurs partisans contribuèrent à consolider le régime de prestations d’après-guerre d’Ottawa et à l’étendre, mais, pour la plupart des soldats de retour, les plaidoyers politiques étaient un aspect relativement mineur de la période de rapatriement. Ils renouaient avec les leurs et reconstruisaient leur vie civile, ayant souvent besoin de nouveaux programmes fédéraux pour ce faire.

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