Le Musée canadien de la guerre acquiert la Croix de Victoria décernée autrefois à un brancardier

Le 29 février 2012

Ottawa (Ontario), le 29 février 2012 – Le Musée canadien de la guerre est heureux d’annoncer l’acquisition de la Croix de Victoria qui fut décernée au soldat John Francis Young, brancardier canadien du 87e bataillon d’infanterie durant la Première Guerre mondiale. Face à l’ennemi, il sauva la vie de nombreux camarades blessés en accomplissant des actes héroïques audacieux. 

« L’histoire de John Francis Young démontre que l’héroïsme sur les champs de bataille peut revêtir plusieurs formes », a déclaré James Whitham, directeur général par intérim du Musée canadien de la guerre. « Le soldat Young a choisi de servir son pays sans arme et il s’est vu accorder pour sa bravoure la plus haute distinction honorifique canadienne. »

Le 2 septembre 1918, la compagnie du soldat Young subit de lourdes pertes alors qu’elle tentait de franchir une crête près de Dury, dans le nord de la France, sous le feu des mitrailleuses et des obus allemands. Malgré le tir continu des forces ennemies et l’absence totale de protection, le soldat Young se précipita à la rescousse des blessés, retournant plus d’une fois au poste de commandement de sa compagnie pour se ravitailler en fournitures médicales. La citation accompagnant sa Croix de Victoria indique qu’« Il poursuivit son travail pendant plus d’une heure, faisant preuve de la plus grande intrépidité ». [traduction]

Lorsque l’intensité des tirs allemands commença à diminuer, J. F. Young – alors âgé de 25 ans – organisa et dirigea les équipes de brancardiers chargées d’évacuer les blessés qu’il avait soignés. 

John Francis Young, né en Angleterre, aurait immigré au Canada au début de l’âge adulte. Il mourut à Sainte-Agathe, au Québec, le 7 novembre 1929.

La Croix de Victoria a été acheté avec le soutien du Fonds de la collection nationale du Musée. Ce fonds est une initiative de collecte de fonds continue lancée en 2005 par la Société du Musée canadien des civilisations. Il permet d’acquérir des artefacts qui, autrement, pourraient disparaître de notre patrimoine.

Cette acquisition porte à 32 le nombre de Croix de Victoria conservées par le Musée canadien de la guerre. Signalons que 94 Croix de Victoria ont été décernées à des Canadiens. Cette médaille constitue la plus haute décoration remise par le Commonwealth à ceux et celles qui se distinguent par leur bravoure militaire.

 Le Musée canadien de la guerre est le musée national d’histoire militaire au Canada. Il a pour mission de faire comprendre au grand public l’histoire militaire du Canada dans ses dimensions individuelles, nationales et internationales. 

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 RSVP et renseignements :

Yasmine Mingay
Gestionnaire, Affaires publiques
Musée canadien de la guerre
Téléphone : 819-776-8608
yasmine.mingay@museedelaguerre.ca

Avra Gibbs Lamey
Agente des communications et des relations médias
Musée canadien de la guerre
Téléphone : 819-776-8607
avra.gibbs-lamey@museedelaguerre.ca

 Pour plus de renseignements, visitez www.museedelaguerre.ca et suivez-nous sur    http://twitter.com/MusCanGuerre.

DOCUMENT D’INFORMATION – John Francis Young, VC

J. F. Young est né en Grande-Bretagne le 14 janvier 1893. Il avait 22 ans et travaillait comme empaqueteur de tabac à Montréal quand il se joignit au 87e bataillon du Corps expéditionnaire canadien, le 20 octobre 1915. Il servit à titre de brancardier sur le front occidental durant la Première Guerre mondiale, bravant régulièrement les tirs ennemis pour se porter au secours de ses camarades blessés. Il reçut la Croix de Victoria pour le courage exceptionnel dont il fit preuve durant une bataille qui se déroula peu de temps avant la fin de la guerre.

Le 2 septembre 1918, J. F. Young participa à une attaque du Corps canadien contre la ligne de défense allemande qui s’étendait de Drocourt à Quéant, dans le nord de la France. Cette offensive faisait partie de la campagne des Cent Jours au cours de laquelle les soldats canadiens ont joué un rôle de premier plan provoquant le repli et la défaite des armées allemandes. Ce jour-là, cependant, le bataillon de J. F. Young rencontra une forte résistance allemande. Les Canadiens durent faire face au tir nourri des mitrailleuses et de l’artillerie ennemies, et ce, sur leurs deux flancs, ce qui stoppa leur avancée.

Durant l’attaque, John Francis Young secourut les blessés de sa compagnie, qui subit d’importantes pertes. Intervenant en terrain découvert, balayé par le tir des mitrailleuses et des fusils, il prodigua des soins aux blessés pendant plus d’une heure. À plusieurs reprises, il quitta le champ de bataille pour se réapprovisionner en fournitures médicales, affrontant de nouveau le danger par souci des blessés. Il réunit ensuite les équipes de brancardiers de sa compagnie et les dirigea vers les blessés qu’il avait secourus. Pendant au moins une heure, il mena les opérations de sauvetage de plus de dix hommes. C’est alors qu’il fut blessé, inhalant le gaz moutarde qui se répandait sur le champ de bataille.

À la suite de leur attaque contre les positions allemandes, 22 membres du 87e bataillon reçurent la Médaille militaire, trois d’entre eux obtinrent la Croix militaire et l’un d’entre eux – John Francis Young – fut décoré de la Croix de Victoria. Le roi George V lui remit la médaille, le 30 avril 1919, au palais de Buckingham.

Après la guerre, le soldat J. F. Young, démobilisé, regagna Montréal et la société productrice de tabac où il travaillait avant de s’enrôler. Il poursuivit son service pendant un certain nombre d’années en tant que membre de la Milice, où il obtint le grade de sergent. Il s’éteignit le 7 novembre 1929 dans un sanatorium de Sainte-Agathe, au Québec, où il séjourna pour soigner la tuberculose, une maladie infectieuse qu’il avait contractée à la suite de l’inhalation de gaz moutarde durant la guerre.