Les trésors de l’Empress of Ireland

Le 1er mai 2013

Le 29 mai 1914 se produisit au large de Rimouski, dans le fleuve Saint-Laurent, la catastrophe maritime la plus grave de l’histoire canadienne, catastrophe qui fit 1 012 morts, un bilan comparable à celui du RMS Titanic en 1912. Toutefois, peu de Canadiens se souviennent aujourd’hui du naufrage du RMS Empress of Ireland, un paquebot transatlantique ayant servi surtout au transport des immigrants qui se rendaient dans l’Ouest canadien, la terre promise.

Montre de gousset récupérée de l’épave de l’Empress of Ireland

Montre de gousset récupérée de l’épave de l’Empress of Ireland
IMG2012-0373-0121-Dm © Musée canadien des civilisations

Miroir à main récupéré de l’épave de l’Empress of Ireland

Miroir à main récupéré de l’épave de l’Empress of Ireland
IMG2012-0373-0123-Dm © Musée canadien des civilisations

En pleine nuit, une collision avec le Storstad, un navire charbonnier norvégien, au moment où le Saint-Laurent était couvert d’un épais brouillard, a eu raison de l’Empress. Le bateau n’a mis qu’une quinzaine de minutes pour s’enfoncer dans les flots. Pour marquer le centenaire de la tragédie, le Musée canadien des civilisations présentera une exposition qui retracera les événements dramatiques de cette nuit de 1914. L’exposition ouvrira ses portes en mai 2014 et elle rassemblera des dizaines d’artefacts récupérés de l’épave qui font dorénavant partie de la collection du Musée. D’ici là, ces artefacts, et d’autres qui leur sont reliés, seront étudiés, restaurés et préparés par les conservateurs du Musée en vue de l’exposition.

Le mariage de l’art et de la science

Cloche de brume de l’Empress of Ireland

Cloche de brume de l’Empress of Ireland
Photo Frank Wimart, IMG2012-0281-0002-Dm
© Musée canadien des civilisations

La collection de l’Empress of Ireland, récemment acquise par le Musée grâce au Fonds de la collection nationale soutenu par des donateurs, comprend des instruments de navigation, des biens personnels, comme des bijoux et une montre de gousset en argent, de la porcelaine, de l’argenterie et la pièce de résistance – la cloche de brume du navire; faite de laiton, elle pèse 200 kilogrammes. John Willis, conservateur de la collection, parle de « l’acquisition d’objets du XXe siècle la plus importante que nous ayons faite jusqu’à présent. »

« Nous avons commencé à consigner les artefacts dans un registre et à les photographier, puis à choisir les mesures de conservation et les conditions d’entreposage qui leur conviennent, explique la conservatrice Amanda Gould. Le lieu de travail d’un conservateur est une sorte de croisement entre l’atelier d’un artiste et le laboratoire d’un scientifique. Nous avons besoin d’équipement de protection contre les solvants organiques et les produits chimiques que nous utilisons, comme nous avons besoin des outils de l’artisan pour traiter les artefacts. Nous devons être sensibles à la diversité des artefacts et comprendre l’intention de leurs fabricants. C’est la voie que nous suivons. »

L’exposition

La collection de l’Empress of Ireland a été acquise d’un collectionneur privé qui a également rassemblé des centaines de documents associés à l’Empress, à ses passagers ou au propriétaire du navire, la Canadian Pacific Steamship Company. Pour Amanda Gould, certaines des pièces les plus émouvantes de la collection sont reliées à l’histoire de Florence Barbour, une petite fille de huit ans dont le père était décédé dans une mine, et qui a perdu sa mère et sa sœur au cours du naufrage. « Nous avons son journal, écrit à la main, et de très beaux portraits de Florence et de sa famille », explique Amanda. Florence a été sauvée par un autre passager, Robert W. Crellin, un oncle qui l’a plus tard adoptée.

En plus de raconter l’histoire des passagers et de l’équipage, l’exposition donnera un aperçu de l’immigration canadienne au début du XXe siècle. Le RMS Empress of Ireland et son navire-jumeau, le RMS Empress of Britain, transportaient en effet des centaines de milliers d’immigrants européens de Liverpool, en Angleterre, jusqu’au Canada. Selon les estimations actuelles, environ un million de Canadiens pourraient descendre d’immigrants qui sont venus au pays en voyageant sur l’un des navires.

Le naufrage de l’Empress a fait la une des journaux partout dans le monde, mais après quelques mois, le début de la Première Guerre mondiale l’a fait tomber dans l’oubli.

Pour savoir comment verser un don au Fonds de la collection nationale et aider à protéger le patrimoine canadien, communiquez avec la Division du développement en composant le numéro sans frais 1-800-256-6031 ou rendez-vous au museedelhistoire.ca/appuyer et au museedelaguerre.ca/appuyer.

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