Les gladiateurs : de quoi étonner entre la fiction et la réalité

Le 26 août 2015

Les braves guerriers forcés de se battre jusqu’à la mort dans les arènes de la Rome antique sont toujours aussi célèbres et continuent de fasciner.

« Tout le monde aime les gladiateurs », lance Peter MacLeod, Ph. D., l’historien du Musée canadien de la guerre qui a aidé à adapter l’exposition au public canadien. « Combien de personnes ont vu Russell Crowe dans Gladiateur ou Kirk Douglas dans Spartacus, lu l’album Astérix gladiateur ou encore visionné la série télévisée Gladiators? »

Bien que captivantes, ces représentations populaires restent largement inventées, et c’est pourquoi Les gladiateurs et le Colisée – Mort et gloire a un tel effet révélateur. Cette exposition à voir absolument ramène les visiteurs à l’époque de la Rome antique, dans le plus grand amphithéâtre, afin qu’ils rencontrent les véritables athlètes armés qui se sont battus, souvent jusqu’à la mort, pour divertir et galvaniser les foules.

Le Musée canadien de la guerre est le seul établissement nord-américain à accueillir cette exposition réalisée par les productions italiennes Contemporanea Progetti et Expona.

« La culture populaire a banalisé une structure sociale complexe qui trouvait ses racines dans les rituels funéraires grecs ainsi que dans les démonstrations de pouvoir et l’art du spectacle à Rome », explique la directrice, Archéologie, du Colisée, Rossella Rea, Ph. D. Celle-ci, heureuse de l’occasion offerte d’agir comme conservatrice de l’exposition Les gladiateurs et le Colisée – Mort et gloire, renchérit : « J’ai pensé qu’il était temps de rectifier les faits et de distinguer le vrai du faux, en passant au crible les mythes et les vérités. Il fallait replacer les gladiateurs dans leur perspective historique et archéologique, et montrer ce que représente vraiment le Colisée. »

« Nous avons combiné les techniques de narration modernes avec des artefacts issus de fouilles archéologiques pour rendre compte avec exactitude d’une ancienne tradition méditerranéenne et de ses liens avec la culture militaire romaine », précise Mme Rea.

À la rencontre des vrais gladiateurs

L’exposition présente d’inestimables artefacts provenant du Colisée, du Museo Archeologico Nazionale de Naples, du Museo Civico Archeologico de Bologne et du Römisch-Germanisches Zentralmuseum de Mayence, en Allemagne. Parmi les grands attraits de cette exposition figurent le casque et le glaive d’un gladiateur qui ont été préservés par les cendres du Vésuve, le volcan ayant détruit Pompéi en l’an 79 de notre ère, ainsi qu’un morceau de siège du Colisée sur lequel on avait gravé l’image d’un homme et de son fils se tenant par la main.

Bien des faits révélés dans l’exposition Les gladiateurs et le Colisée – Mort et gloire surprendront les visiteurs : les gladiateurs n’étaient pas tous des esclaves (certains se portaient volontaires en échange d’argent ou de nourriture, ou d’un moment de célébrité); il existait des gladiatrices (comme nous le montre la photographie d’un monument dédié à Amazonia et Achillia, deux femmes ayant combattu comme des provocatores lourdement armées); tous les gladiateurs étaient végétariens.

« Nous supposons d’emblée que les gladiateurs étaient de grands carnivores en raison du régime typique de l’athlète moderne, souligne M. MacLeod. Or, leur alimentation, très équilibrée, était composée de haricots, de bouillie d’orge et de légumes frais. Ce régime s’inscrit dans la tendance bien romaine à ne pas consommer trop de viandes. »

Les visiteurs du Musée canadien de la guerre pourront voir l’étonnante exposition Les gladiateurs et le Colisée – Mort et gloire, riche d’enseignements, jusqu’au 7 septembre 2015.

Image : Casque, Ier siècle après J.-C., Naples, Museo Archeologico Nazionale
Ce casque de gladiateur, trouvé dans une école de gladiateurs ensevelie par l’éruption volcanique qui a détruit Pompéi en 79 après J.-C., ne présente aucune des marques qui auraient résulté d’un combat.