À L'Assaut

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Les bombes se font plus nombreuses et vous vous rendez compte que la meilleure chose à faire est de vous retrancher à l’arrière.

– «Allons-y!» criez-vous à Henri, qui hoche simplement la tête avant de vous suivre.

Chaque explosion projette une gerbe de terre dans le ciel et il vous semble que chacune se rapproche de vous.

Vous courrez comme un fou jusqu’au fond de la tranchée de communication, trébuchant à l’occasion sur des tas de terre et divers débris. Henri est sur vos talons, vous saisissant le bras pour vous permettre de reprendre votre équilibre et de poursuivre votre course.

En passant, vous apercevez un trou, sur un côté, que vous soupçonnez d’être l’entrée d’un abri. Vous vous jetez littéralement dans ce trou, où Henri vous suit de près.

– «Dis donc, regardez-moi ça!» s’exclame une voix inconnue. «Les boches nous bombardent de corps humains.»

Vous levez les yeux et apercevez une douzaine d’hommes calmement assis et fumant leur cigarette. Vous vous assurez que vous n’avez pas été blessé et jetez un regard à Henri pour constater qu’il est sain et sauf.

– «Euh… On est venu des tranchées de l’avant chercher du fil. L’arrière est encore loin?»

– «Tu y es, mec!», annonce un jeune gars au visage plein de taches de rousseur. «Je suppose que vous ne repartirez pas avant que ça se soit calmé, là dehors!»

Vous passez des heures assis dans l’abri, en attendant la fin du bombardement. Chaque explosion envoie une cascade de terre sur vous, franchissant les poutres de l’entrée de l’abri. Certains hommes, dans l’abri, jouent aux cartes, tandis que d’autres restent simplement assis, les yeux au plafond. Il y en a un, assis dans un coin, qui se berce d’avant en arrière, les mains collées sur les oreilles.

Dans un autre coin, vous pouvez voir un gros rat noir, de la taille approximative d’un chat, sortir la tête de derrière un petit poêle. Il renifle l’air d’un air affamé et son regard s’arrête sur un petit morceau de fromage moisi, à quelques pieds de lui.