À L'Assaut

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– «J’y vais!», dites-vous au sergent O’Malley.

– «Moi aussi!», déclare Henri en se tournant vers vous en souriant.

En quelques minutes, vous avez tous deux quitté les premières tranchées et, lentement, vous progressez vers l’arrière des lignes. Le fait de se porter volontaire pour cette simple tâche  n’est guère qu’une manière de briser la monotonie de la routine qui consiste à remplir des sacs de sable et à réparer des planches à tasseaux. De plus, cet éloignement de la zone de danger a un effet calmant sur vous, de même que de voir ce que font d’autres hommes, dans d’autres secteurs.

Vous avancez tous deux le long de la tranchée de communication pendant près d’un quart d’heure et soudain, vous entendez le sifflement reconnaissable d’un obus ennemi passant au-dessus de vous.

– «À terre!», vous crie Henri, alors que l’obus s’écrase sur votre droite et explose en une gerbe de terre. En quelques secondes, d’autres obus s’écrasent devant et derrière vous, provoquant secousses et tremblements de terre.

Vous réalisez soudainement que vous vous trouvez en plein bombardement d’artillerie, sans nul endroit où vous abriter. La sécurité de votre abri, avec son plafond à l’épreuve des bombes, se trouve à un quart d’heure de marche, tandis que la sécurité relative des lignes de fond est quelque part devant vous. À quelle distance? Bien sûr, vous pourriez rester  immobile dans la tranchée peu profonde et espérer que tout ira pour le mieux. Des bombes se mettent à tomber tout autour de vous, lançant des montagnes de terre sur votre corps immobile.