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Témoins – Nos champs de bataille vus par les Canadiens

Maintenant en France, au Musée des beaux-arts d’Arras, jusqu’au 11 juin 2017
Entrée gratuite


Il y a un siècle, des œuvres d’art réalisées par des artistes et des soldats canadiens ont contribué à faire connaître la réalité de la Première Guerre mondiale à leurs concitoyens. Encore aujourd’hui, elles imprègnent notre imaginaire en symbolisant les sacrifices consentis et la destruction sans précédent que la guerre a imposés entre 1914 et 1918.

À titre de membres du Corps expéditionnaire canadien, des artistes et des soldats ont réalisé des dessins et des peintures lors de la Première Guerre mondiale.

Ils ont créé ces œuvres, qui représentent des paysages, des ruines et des armes de guerre, mais aussi des soldats, afin de faire connaître cette réalité à leurs contemporains et aux générations à venir.

Les artistes ont tracé des esquisses des soldats en action sur les champs de bataille, dans les usines et les chantiers navals, ainsi que sur les terrains d’entraînement au pays. Plus tard, ils ont pu créer des œuvres d’art plus imposantes dans des studios d’artistes au Canada et en Angleterre grâce au soutien apporté par le Fonds de souvenirs de guerre canadiens de lord Beaverbrook.

L’exposition Témoins – Nos champs de bataille vus par les Canadiens, regroupe des œuvres d’art qui ont été inspirées par l’expérience directe de la guerre, qu’il s’agisse d’esquisses, d’estampes ou de toiles issues de commandes officielles.

Elles sont puisées parmi plus d’une centaine ayant été produites par 61 artistes, dont des soldats. Parmi eux figurent des Canadiens célèbres, comme A. Y. Jackson, Frederick Varley, Arthur Lismer et Frank Johnston, qui deviendront membres du Groupe des sept.

À titre de musée national d’histoire militaire, le Musée canadien de la guerre joue un rôle de premier plan dans la commémoration entourant le centenaire de la Première Guerre mondiale. L’exceptionnelle collection d’art militaire du Musée offre aux Canadiens un moyen unique de se représenter le conflit et de se souvenir de ceux qui ont livré des combats. L’exposition Témoins nous invite à réfléchir aux répercussions de la Première Guerre mondiale sur les individus et le pays.

Après le Canada, la France

L’exposition itinérante Témoins a été réalisée par le Musée canadien de la guerre, à Ottawa, en 2014.

Pour le Musée, cette exposition marquait le début de ses activités de commémoration entourant le centenaire de la Première Guerre mondiale.

Depuis les deux dernières années, Témoins a voyagé dans tout le Canada et a été vue par des milliers de personnes.

Le Musée de la guerre est fier d’annoncer que Témoins a traversé l’Atlantique. En effet, l’exposition est présentée au Musée des beaux-arts d’Arras en France, jusqu’au 11 juin 2017, afin de souligner le 100e anniversaire des batailles de Vimy et d’Arras.

Témoins reviendra ensuite au pays et poursuivra sa tournée canadienne. Elle s’arrêtera notamment à Sarnia et à Markahm, en Ontario, et à Calgary, en Alberta.

1Canadiens et Canadiennes en guerre

Parmi les nombreux sujets qui s’offraient aux artistes, à la fois professionnels et amateurs, on comptait les militaires en poste outre-mer et les civils sur le front intérieur.

Les artistes de guerre officiels et les soldats artistes ont dépeint les soldats canadiens sous les traits de braves combattants et de survivants blessés. On remarque cependant l’absence d’images de militaires canadiens effrayés ou de victimes de traumatismes dus à des bombardements.

Sur le front intérieur, les artistes de guerre officiels ont montré des hommes et des femmes au travail, produisant munitions et l’équipement nécessaires aux forces combattantes. Les usines de munitions étaient l’un des rares sujets de la Première Guerre mondiale peints par des femmes et illustrant des femmes.

2Outils de guerre

Pendant la Première Guerre mondiale, les forces alliées et celles des Allemands, fabriquèrent et utilisèrent un large arsenal d’équipement de combat. Certains d’entre eux, comme les avions et les chars d’assaut, étaient nouveaux tandis que d’autres, comme l’artillerie et les mitrailleuses, furent modifiées pour en augmenter leur puissance destructrice. Paradoxalement, les deux camps avaient également besoin d’équipement traditionnel, tels que des chevaux et d’autres bêtes de somme, puisque les véhicules motorisés étaient parfois impuissants contre la boue, les cratères d’obus et d’autres obstacles.

Les artistes mandatés officiellement et les soldats artistes furent témoin de la production de cet équipement au pays, son utilisation à l’étranger ou ses restes jonchant les champs de bataille. Ils éprouvaient de la difficulté à dépeindre la guerre; parfois, ils tentèrent de le faire avec exactitude. D’autres fois, ils choisissaient de rendre une interprétation de ce qu’ils avaient sous les yeux pour livrer un message particulier sur la guerre.

3Paysages de guerre

Puisque les paysages prédominent dans l’art canadien, il n’est donc pas étonnant de constater que des soldats et des artistes de la Première Guerre mondiale ont peint des champs de bataille.

Ils ont illustré la campagne française et belge, où les Canadiens combattirent, illuminée par des tirs, enveloppée de fumée, déchiré par les trous d’obus et les tranchées, et grouillants de combattants.

Les artistes partagèrent leurs impressions avec la population du pays lors d’expositions publiques et dans des lettres. Ils exposèrent les Canadiens et les Canadiennes aux conditions vécues par les soldats, soulignant leur bravoure et la poursuite d’un objectif commun au combat. En général, ils évitèrent de montrer les réalités plus atroces de la guerre. En effet, il y a cent ans, les arbres abattus et, parfois, les champs de coquelicots symbolisaient pour beaucoup le coût humain de la guerre.

4Ruines de guerre

Les artistes de guerre, tant les soldats que les professionnels officiellement mandatés, ont dépeint l’impact de la guerre sur les maisons, les villages, les villes et les églises. Quelques-uns ont également illustré des châteaux français désertés dans lesquels ils étaient hébergés.

Les artistes semblaient percevoir une beauté tragique dans ces scènes de dévastation. Pour eux, ces édifices en ruines symbolisaient les ravages de la guerre sur les êtres humains et témoignaient des morts qu’ils peignaient rarement dans leurs œuvres.

Cent ans plus tard, cette réticence qu’avaient les artistes à dépeindre le carnage humain peut sembler un excès de prudence, mais s’explique simplement par le fait que la plupart d’entre eux ne voulaient pas choquer leur public. En effet, leur respect à l’endroit des familles, des amis et des camarades décédés, conditionnait leur travail. Les peintures d’édifices détruits représentaient donc une façon plus douce de présenter aux auditoires publics et privés l’énorme coût humain de la guerre.

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