Le Canada et la Première Guerre mondiale

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Le feld-maréchal sir Douglas Haig commanda la British Expeditionary Force (BEF) de 1915 à 1919.

Expérimenté mais traditionaliste

Haig, général britannique d’expérience, reçut le commandement de la BEF des mains de sir John French en décembre 1915. Traditionaliste à bien des égards, notamment par sa foi dans la cavalerie et dans la valeur militaire d’un caractère moral supérieur, Haig milita tout au long de la guerre pour une bataille permettant une percée et conduisant au type de guerre ouverte qu’il crut toujours imminente. Il avait participé à d’importantes réformes militaires avant-guerre et, pendant le conflit, il adopta sans hésitation des armes nouvelles ou améliorées, mais il s’avéra inflexible et sans imagination face à la guerre des tranchées. Ses offensives épiques mais coûteuses dans la Somme (1916) et à Passchendaele (1917) sont presque devenues synonymes du carnage et de la futilité des batailles de la Première Guerre mondiale.

Haig présida aux destinées de la plus grande armée de l’histoire de la Grande-Bretagne. Il façonna la BEF pour en faire une formation de combat efficace qui joua un rôle décisif dans la défaite de l’Allemagne lors des batailles titanesques de la fin de 1918. Il joua également un rôle dans la création de la structure de commandement alliée qui coordonna la marche vers la victoire. Haig appréciait les exploits militaires des troupes coloniales et des dominions, dont les Canadiens, mais il se moquait souvent des conditions politiques souvent liées à leur utilisation au combat. Au printemps 1918, il fut particulièrement outré par l’insistance du Canada que ses divisions se battent ensemble plutôt que comme renforts quand on avait besoin d’elles ailleurs dans les lignes alliées.

Le débat sur l’attrition

Les pertes consternantes et les échecs répétés sur les champs de bataille de la Première Guerre mondiale suscitèrent une critique générale des commandants supérieurs. Parmi tous les généraux alliés, Haig fut le plus critiqué en raison de sa foi inébranlable dans l’offensive et des pertes énormes subies en conséquence par les forces impériales. Particulièrement après sa mort en 1928, les critiques l’accusèrent d’avoir pratiqué sans pitié une brutale guerre d’usure, utilisant intentionnellement les effectifs et la puissance de feu supérieurs des Alliés pour épuiser l’ennemi au moyen d’attaques frontales implacables et de combats incessants.

Haig n’admit jamais avoir consciemment suivi cette approche. Il prétendit plutôt avoir cherché à obtenir une victoire décisive dans des campagnes où les erreurs des chefs, le mauvais temps ou des conditions tactiques défavorables l’en empêchèrent, et voyait, même dans les attaques infructueuses, l’érosion graduelle de la puissance de combat allemande. Quoi qu’il en soit, ses offensives résultèrent en un plus grand nombre de pertes chez les Alliés que chez les Allemands et provoquèrent un débat durable sur la tactique dans le contexte de la guerre totale.

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