Le Canada et la Première Guerre mondiale

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Les fils barbelés et les mitrailleuses arrêtèrent de nombreuses attaques alliées et causèrent de lourdes pertes en 1915 et au début de 1916. Les véhicules blindés furent un des moyens adoptés par les Britanniques pour leur permettre de traverser le no man’s land et de faire des brèches dans le sytème de tranchées ennemi.

Les avantages des défenseurs

Le défi posé par les tranchées était de trouver un moyen de terrasser le défenseur. Ce dernier avait de nombreux avantages :

  • Les tranchées profondes et les abris protégeaient de l’artillerie;
  • Les fils barbelés ralentissaient ou arrêtaient l’avance de l’infanterie;
  • Des mitrailleurs et des tireurs protégeaient les lignes de front;
  • Des mortiers et de l’artillerie appuyaient la ligne de front en assurant une puissance de feu depuis l’arrière;
  • Les troupes pouvaient compter sur des renforts pour amoindrir la force des attaques ou repousser les troupes alliées grâce à de rapides contre-attaques.

Le tank : une arme secrète

Le char d’assaut de la Première Guerre mondiale est le fruit de l’intérêt porté par certains officiers de l’armée au jumelage des tracteurs et des chenilles pour permettre de traverser les obstacles que constituaient les tranchées ainsi que les barbelés. Après une démonstration convainquante sur le terrain en 1915, la Grande-Bretagne mit sur pied un comité secret, le Landships Committee, chargé d’étudier les possiblités militaires du véhicule, considéré davantage au départ comme un navire de guerre que comme une arme terrestre, d’où son nom de « navire terrestre ». L’initiative reçut le nom de code « tank » [citerne] du fait que la caisse ressemblait à un réservoir à eau. Les premiers prototypes furent prêts au début de 1916 et la première série de plusieurs dizaines de véhicules était en service sur le front au milieu de 1916.

Premier test au cours de la bataille de la Somme

Les forces britanniques utilisèrent pour la première fois les chars pendant la bataille de la Somme en septembre 1916. Ils eurent un effet dévastateur sur le moral des troupes allemandes et s’avérèrent efficaces pour traverser les tranchées et les enchevêtrements de barbelés, mais ne réussirent pas à percer les lignes allemandes. On imputa cet échec à la décision du commandant en chef britannique, sir Douglas Haig, de révéler l’existence de cette arme secrète avant qu’un grand nombre de chars ne soit disponible, mais les véritables problèmes des chars venaient de leur faible vitesse, de leurs défaillances mécaniques et de leur incapacité à traverser des terrains mous ou criblés de cratères.

Lors de la bataille de Courcelette, le Corps canadien combattit avec six chars, un septième étant gardé en réserve. Ils étaient aussi lents qu’un soldat à pied et facilement arrêtés par les tirs d’artillerie. En revanche, les chars inspiraient la terreur, écrasaient les barbelés et offraient une importante puissance de feu à l’infanterie grâce à leurs mitrailleuses et à leurs pièces d’artillerie. Les six chars furent tous mis hors combat pendant l’attaque, quatre par des tirs d’obus. Un seul atteignit son objectif.

Évolution du char

Les chars alliés devinrent plus rapides, plus fiables et plus utiles dans les batailles au fil de la guerre, mais ils étaient loin d’être une arme pouvant assurer la victoire. De plus, jusqu’à la fin de la guerre, leur nombre fut limité. Seulement huit chars appuyèrent les Canadiens pendant la bataille de la crête de Vimy en avril 1917. À Passchendaele, en octobre et novembre 1917, aucun char ne put opérer sur le terrain boueux. Il fallut attendre 1917 pour assister à la première attaque remportée grâce à des chars. En novembre, la troisième armée britannique lança une offensive de chars musclée autour de Cambrai. Elle surprit l’ennemi et permit de faire des progrès flagrants, mais la plupart des gains furent perdus lors de contre-attaques ennemies au début du mois de décembre.

Les offensives alliées de 1918 furent marquées par une meilleure coordination de l’utilisation des chars, de l’infanterie, de l’artillerie et de l’aviation. Il y avait également davantage de chars disponibles. Les forces britanniques et françaises en utilisèrent des centaines au cours d’attaques au Hamel et à Soissons pendant l’été.

Les nouveaux chars britanniques Mark V et Mark V* précédant un groupe de plus de 600 véhicules blindés s’avérèrent efficaces lors des premiers stades couronnés de succès de la bataille d’Amiens, en août 1918. Un tir d’artillerie nourri en avait mis beaucoup hors de combat le troisième et le quatrième jour de la bataille, et on les utilisa par intermittence pendant les autres batailles de la campagne des Cent Jours. Si la guerre s’était poursuivie en 1919, les Alliés avaient l’intention de lancer une armada de plusieurs milliers de tanks pour briser les lignes ennemies.

Le char n’eut pas d’effet décisif pendant la guerre, mais il ajoutait une arme importante à l’arsenal allié, particulièrement lorsqu’il était utilisé conjointement avec l’artillerie, l’infanterie, des mitrailleuses, des mortiers et une puissance aérienne tactique.

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