Le Canada et la Première Guerre mondiale

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Un petit nombre de Canadiens s’opposaient vigoureusement à la guerre, en dépit des pressions intenses dans la plupart des régions anglophones du pays, qui l’appuyaient sans réserves. Le mouvement pour le droit de vote pour les femmes, les syndicats, les organisations agricoles et les groupes socialistes étaient bien représentés parmi les activistes de la paix.

J.S. Woodsworth

Le populaire pasteur méthodiste James S. Woodsworth s’opposa ouvertement à la guerre, et plus tard à la conscription. À un moment où la plupart des églises, dont sa propre Église méthodiste, soutenaient activement la guerre et le service militaire, Woodsworth devint célèbre pour avoir refusé d’utiliser sa chaire pour encourager le recrutement. Cette position anti-guerre coûta à Woodsworth son poste de secrétaire de la Canadian Welfare League (ligue canadiene pour le bien-être) et il quitta l’Église méthodiste parce qu’elle ne s’était pas engagée en faveur du pacifisme et d’autres questions d’ordre social, dont la pauvreté de la classe ouvrière.

« Pacifisme radical »

Le rejet de la guerre par Woodsworth et les moyens utilisés pour la combattre furent appuyés par certains socialistes, agriculteurs et syndicalistes. Contrairement aux pacifistes libéraux, dont beaucoup soutenaient la guerre, y voyant un mal nécessaire pour vaincre le militarisme européen, les pacifistes radicaux avaient tendance à voir la guerre en termes plus absolus. Ils la considéraient comme une preuve d’un ordre social corrompu et injuste ne pouvant être modifié qu’au moyen de réformes sociales et politiques radicales. Ils liaient cette critique à des appels plus généraux à la justice sociale, à la « conscription de la richesse » avant celle des hommes, et à des droits accrus pour les agriculteurs, les syndicats et les immigrants. La plupart partageaient le dédain des nationalistes francophones et des insoumis à l’égard du soutien apparemment indéfectible du Canada pour l’Empire britannique. Paraissant rejeter non seulement la guerre mais également les gouvernements et les sociétés qui en étaient à l’origine, les pacifistes radicaux virent leurs opinions largement exclues.

Les pacifistes qui restèrent attachés à leurs convictions pendant la guerre le firent souvent à leurs risques et périls. Leur position n’était pas populaire, même parmi les ouvriers syndiqués, les agriculteurs ou les socialistes du courant dominant. Les activistes exprimaient leurs opinions par des manifestations organisées et des brochures, et en soutenant publiquement les objecteurs de conscience. Certains pacifistes faisaient l’objet de controverses en favorisant une paix négociée. D’autres se faisaient l’écho de l’opinion de la plupart des Canadiens en condamnant la réalisation de bénéfices excessifs et la corruption en affaires.

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