Le Musée de la guerre dévoile un char d’assaut rare restauré

Le 25 septembre 2012

Il est de petite taille si l’on se fie aux normes actuelles, mais avec ses six tonnes, le M1917 a joué un rôle déterminant dans l’entraînement au combat des troupes canadiennes durant la Seconde Guerre mondiale. En grande partie grâce au soutien d’un généreux donateur, des Amis du Musée canadien de la guerre et de quelques bénévoles expérimentés, l’un de ces rares engins est désormais exposé au Musée de la guerre.

Au début de la Seconde Guerre mondiale, le Canada avait désespérément besoin de chars d’assaut pour entraîner les soldats de son tout nouveau Corps blindé canadien, mais il n’en possédait presque aucun. L’utilisation du M1917, conçu chez notre voisin du Sud, s’avérait une solution. Ce char était une version américaine du révolutionnaire Renault FT, le premier blindé doté d’une tourelle pivotante permettant une rotation de 360 degrés, d’un moteur à l’arrière et d’un poste de conduite placé à l’avant – un aménagement que l’on trouve depuis dans la majorité des chars d’assaut.

L’armée canadienne ne considérait pas le M1917 comme la solution idéale. Il était petit, lent et peu fiable. Une utilisation intensive et un entreposage à l’extérieur avaient endommagé nombre de ces chars qui nécessitaient une remise en état générale pour pouvoir encore servir.

Mais il n’y avait guère d’autres options. Le Canada importa donc environ 250 blindés M1917, vendus comme « ferraille » par les États-Unis, alors pays neutre. Ils furent livrés au Camp Borden (maintenant la Base des Forces canadiennes Borden) en octobre 1940 et servirent de véhicules de formation pendant les trois années suivantes. Bien que lents et peu fiables, ils furent un palliatif utile jusqu’à ce que de nouveaux chars soient disponibles. En 1943, plusieurs furent dépouillés de leur acier, dont on avait grand besoin, et quelques-uns furent vendus comme surplus pour être utilisés comme tracteurs.

C’est un peu l’histoire du M1917 exposé au Musée de la guerre. Il fut modifié et, pendant des années, il servit comme tracteur forestier près de Bracebridge (Ontario). Quand le Musée s’en porta acquéreur en 1997, il lui manquait des pièces et il était en piètre état. Le personnel du Musée, des bénévoles et des entrepreneurs ont consacré quelque 5 000 heures de travail à sa restauration et à sa reconstruction, qui ont bénéficié du soutien généreux de Richard Iorweth Thorman, des Amis du Musée canadien de la guerre et de DEW Engineering.

Le char restauré, qui a désormais fière allure, est exposé dans la galerie LeBreton du Musée de la guerre. Il n’y a au Canada qu’un seul autre M1917, et il en reste moins de 20 dans le monde. Ce char d’assaut incarne l’évolution de la technologie militaire et constitue un symbole des relations militaires canado-américaines. Il nous rappelle également la création du Corps blindé canadien, au début de la Seconde Guerre mondiale, une époque marquée par l’inquiétude et la peur.

Le char d'assaut M1917 avant sa restoration

Le char d'assaut M1917 avant sa restoration