Nouvelles fonctions, même passion

Le 4 novembre 2011 Mark O’Neill

Diriger la destinée de deux de nos plus grands musées nationaux n’est pas une mince affaire. Mais quand Mark O’Neill a accepté de prendre les rênes de la Société du Musée canadien des civilisations(SMCC), il savait dans quelle aventure il se lançait : après 10 ans dans diverses fonctions au sein de la Société, il a fourbi ses armes de gestionnaire et affermi sa passion pour le milieu muséal.

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Lorsque le gouvernement fédéral a approuvé, en 2001, la construction d’un nouvel édifice pour le Musée canadien de la guerre, le branle-bas de combat était lancé : construction, déménagement, aménagement… Ce grand chantier aura été l’occasion de revoir la façon dont le Musée s’acquittait de son mandat : Instruire. Préserver. Commémorer.

À peine quelque 140 000 visiteurs – dans les bonnes années – franchissaient les portes du vieil édifice de la promenade Sussex. On y était tellement à l’étroit que la plupart des collections étaient entreposées dans un ancien garage de tramways reconverti en entrepôt… Dans ces conditions, difficile d’attirer les visiteurs et de faire rayonner le savoir.

Le nouvel édifice, inauguré en 2005, a permis au Musée canadien de la guerre et à son directeur général d’écrire une nouvelle page dans la riche histoire militaire du Canada : le pays était maintenant doté d’un musée national à la fois séduisant, émouvant, rassembleur et éducatif. Un musée qui, depuis son ouverture, a vu le nombre de ses visiteurs passé à près de 500 000 annuellement.

Et si on se fie à la diversité de l’expérience de Mark O’Neill, le rayonnement de cette institution nationale se poursuivra.

Honorer et commémorer
Mark O’Neill a souvent déambulé dans les différentes galeries du Musée canadien de la guerre. Ce Musée, il le connaît par cœur. Et lorsqu’on lui demande quel artéfact ou quelle exposition le touche le plus, la réponse peut étonner : le salon d’honneur de la Légion royale canadienne.

Ce petit espace, posé au centre du Musée, est souvent traversé par les visiteurs sans trop qu’on s’y attarde. « Erreur! », dira Mark O’Neill. Car ce salon illustre le rapport des Canadiens à la guerre et à sa commémoration : d’un côté, l’aspect formel, avec la réplique du Monument commémoratif de guerre du Canada, la médaille portée par Édouard VIII lors du dévoilement du Monument commémoratif du Canada à Vimy; de l’autre côté, l’aspect personnel, avec les petites poupées Izzy, tricotées par la mère du caporal-chef Mark Isfeld tué par une mine antipersonnelle en Croatie et distribuées aux enfants vivant en zones de conflit. Deux façons de se souvenir; deux façons d’honorer ceux qui ont combattu.

Et pour que jamais la mémoire ne s’efface, le Musée canadien de la guerre se prépare à un grand événement commémoratif. Mark O’Neill nous annonce déjà qu’une importante exposition viendra souligner le 100e anniversaire de la Première Guerre mondiale. Une exposition qu’il souhaite à l’image du rôle déterminant qu’a joué ce conflit dans notre histoire militaire.