Les hauts et les bas des Plaines d’Abraham

Le 26 septembre 2009

Le 13 septembre 2009 marque les 250 ans de la bataille des Plaines d’Abraham. Un événement déterminant dans l’édification du Canada tel que nous le connaissons. Jusqu’au 3 janvier 2010, le Musée canadien de la guerre souligne ce conflit marquant avec une exposition qui emprunte des chemins de traverse : 1759-2009 : La bataille des Plaines d’Abraham.

Quand l’art et la géographie racontent l’histoire

Le thème de cette exposition a germé dans la tête de Peter MacLeod, historien, Pré-Confédération, au Musée canadien de la guerre. Au fil des recherches pour son livre La vérité sur la bataille des Plaines d’Abraham, publié à l’automne 2008, MacLeod fouille les archives à la recherche de lettres, de journaux intimes et d’images qui jetteraient une lumière nouvelle ce chapitre important de notre histoire nationale.

Peter MacLeod retourne ainsi arpenter les sites où se sont joués les grands moments de la bataille, mais force lui est d’avouer que bien peu de choses subsistent du paysage de l’époque. Boulevard, industries, réservoir d’eau, maisons ont pour toujours modifié le paysage. MacLeod se lance alors dans un chassé-croisé de photos actuelles et de tableaux d’époque qui lui permet de reconstituer les lieux et de mieux comprendre leur impact sur le déroulement du conflit.

Par monts et par vaux

Il existe bien peu de tableaux militaires – outre le célèbre La mort du général Wolfe, de Benjamin West –, qui illustrent la bataille des Plaines d’Abraham. C’est donc aux artistes des XVIIIe et XIXe siècles que Peter MacLeod fera appel pour décrire les accidents de terrain qui ont motivé certaines décisions militaires. L’art devient ainsi la source qui explique le lien entre géographie et histoire, et permet d’aborder le conflit sous un nouvel angle.

Les hautes falaises bordant la rive nord du St-Laurent et le boulevard qui les longe maintenant semblent des obstacles insurmontables à l’accostage des navires britanniques. Mais voici que les tableaux de Henry Richard S. Bunnet et de James Pattison Cockburn nous révèlent une plage accueillante, dans l’Anse-au-Foulon, qui permet à Wolfe d’aborder la côte sans trop de difficultés.

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Pour faire monter l’artillerie lourde vers Québec, les livres parlent souvent d’une « piste de chèvres »; il s’agit plutôt de la côte Gilmour, que Philip John Bainbrigge a peinte sous le titre L’endroit par lequel Wolfe est monté sur les Plaines, route assez large et déjà carrossable à l’époque, puisqu’on y voit une charrette à chevaux gravissant la pente abrupte.

Ne restait aux Britanniques que le trajet reliant cette côte aux Buttes-à-Neveu. Mais en lieu et place de buttes, un terrain plutôt plat accueille le visiteur moderne : la construction d’un réservoir d’eau potable, en 1932, a sonné le glas de ces collines. Il faut alors se tourner vers Glissade en toboggan sur les Plaines d’Abraham, près de la tour no 1, de Dennis Gale, pour situer la position stratégique occupée par Montcalm et ses troupes. On comprend aussi, à la lumière de ce tableau, combien l’ordre d’attaquer, donc de dévaler cette pente accidentée, a pu mener à la plus totale désorganisation de l’armée française.

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L’exposition 1759-2009 – La bataille des Plaines d’Abraham nous offre donc de « voir », sous un angle nouveau, une histoire cent fois écrite. Elle propose aussi une visite autoguidée qui s’étend vers la collection permanente du Musée canadien de la guerre, la salle du Canada et l’exposition Tête-à-tête du Musée canadien des civilisations, et le tableau La Mort du général Wolfe, au Musée des beaux-arts du Canada. Un véritable circuit thématique qui jette un éclairage nouveau sur Québec et son célèbre champ de bataille.

Conférence

Notre expert Peter MacLeod, Ph. D., parlera de son essai, La Vérité sur la bataille des plaines d’Abraham, ce mercredi 9 septembre au Musée canadien de la guerre. Vous ne pouvez être de la partie? La conférence sera disponible à une date ultérieure sur notre chaîne YouTube. Restez à l’affût! Abonnez-vous!