L’amour, toujours

Le 26 février 2011

Qui sera votre Valentin, cette année? Conjoint ou conjointe, amis très chers, famille? La tradition qui veut qu’on dise « je t’aime » le 14 février s’est élargie au fil des ans…et des ambitions commerciales. Plus on aime de gens, plus on achète de cartes! Mais au-delà du mercantilisme, les mots doux font chaud au cœur. Et quand des centaines, voire des milliers de kilomètres nous séparent de l’être aimé, un « je t’aime » permet d’oublier un peu la distance…et peut-être la guerre.

Cœur qui soupire…

Le Centre de recherche sur l’histoire militaire du Musée canadien de la guerre possède de nombreuses cartes de Saint-Valentin envoyées en temps de guerre. Certaines ont été créées tout spécialement pour les épouses de soldats : les cœurs y côtoient des personnages en uniforme, des drapeaux, des rubans. D’autres sont venues d’outre-Atlantique ou de bases d’entraînement canadiennes : mots d’amour et de réconfort envoyés par des soldats rêvant que l’amour triomphe de la guerre.

L’une d’entre elles attire l’attention : un cœur découpé dans un simple bout de carton; quelques habiles traits de crayon; un dessin à la fois touchant et humoristique dans lequel le militaire envoie, par tir de canon, un cœur et des « je t’aime ». Voilà la carte de Saint-Valentin que John Percival Downing, membre de la 5e Compagnie du Corps de génie royal canadien, faisait parvenir à sa femme Mina et à leur jeune fils Jackie, au début des années 40. Downing était alors au camp Borden, en Ontario, en préparation pour le grand départ vers l’Angleterre. Tous les moyens étaient bons pour dire « je t’aime »…

Une fois en Europe, le sergent Downing enverra cartes, télégrammes et poèmes d’amour à sa douce. Le 15 février 1944, on peut ainsi lire : « J’écris régulièrement – L’angoisse est inutile – Amour et baisers. » Quatre mois plus tard, à l’âge de 31 ans, il mourait sur la plage Juno, dans les opérations du Jour J. Face à cette absence éternelle, Mina a précieusement gardé tous ces mots d’amour. Elle les a finalement offerts au Musée, pour qu’ils soient à jamais préservés.


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Des mots qui apaisent

Il y a ainsi des « je t’aime » qui vibrent longtemps dans les cœurs brisés. Mais il y a aussi des « je t’aime » qui servent à les recoller. Depuis plusieurs années, le Musée canadien de la guerre s’associe au ministère des Anciens combattants dans un projet plein d’amour.

Lancé en 1989 par la défunte chroniqueuse américaine Ann Landers et repris depuis par le ministère, le programme Des valentins pour les anciens combattants encourage la population à fabriquer et envoyer des cartes aux anciens combattants admis dans divers établissements de santé au Canada.

Le programme connaît un fort succès et la générosité d’écoliers, de groupes de jeunes et de citoyens de tous les coins du pays se traduit par l’envoi de milliers de valentins. Ce sont autant de témoignages d’amour et de reconnaissance dédiés à tous ceux qui ont combattu pour le Canada.

Vous voulez, vous aussi, prendre part à ce grand moment d’amour? Le Musée canadien de la guerre vous invite à son atelier annuel de fabrication de valentins, les 12 et 13 février 2011, entre 10 h et 16 h, dans le foyer principal. Cliquez ici pour obtenir plus de détails.