Histoires de guerre

Le 6 décembre 2011

La guerre n’est pas qu’histoire de combats; elle est aussi histoires de vies. Que ce soit au front ou à la maison, les Néo-Brunswickois ont vécu les deux grandes guerres à leur façon. S’ils furent nombreux à s’enrôler et à traverser l’Atlantique; ils furent aussi nombreux à demeurer sur place et à attendre le retour des absents. L’exposition Les Néo-Brunswickois en temps de guerre, 1914-1946, créée par le Musée du Nouveau-Brunswick et présentée au Musée canadien de la guerre dès le 13 décembre 2011, porte un regard intimiste sur la vie des habitants de cette province et, par extension, de l’ensemble du pays au cours des deux grands conflits.

www.flickr.com

Les gens ordinaires ont une histoire
Même si les grandes batailles se jouaient sur d’autres continents, les deux guerres mondiales ont profondément modifié le visage du Canada. Des milliers d’hommes et de femmes sont partis au combat; 100 000 n’en sont pas revenus; plus encore ont été blessés, affectés physiquement ou mentalement. Et des millions de Canadiennes et de Canadiens sont restés ici, participant de loin à l’effort de guerre : soutenir les familles, encourager les troupes, faire rouler les usines et les chantiers navals.

Par le biais de récits vécus, une nouvelle exposition présentée au Musée canadien de la guerre nous propose d’aller à la rencontre de Néo-Brunswickois, de leur quotidien, de leurs aventures, de leurs souvenirs. Alice Murdoch qui distrayait les troupes à SaintJohn, pendant la Seconde Guerre mondiale. Charles Lawson, professeur dans une école secondaire de Saint John, un des premiers Néo-Bruswickois à s’enrôler en février 1915, tué en Belgique, en novembre de la même année. Margaret Pictou LaBillois qui, après avoir servi dans l’Aviation royale, devint la première femme chef mi’kmaq de la réserve Eel River Bar et récipiendaire, en 1996, de l’Ordre du Canada.

Bref, à travers un parcours allant du départ au retour, l’exposition nous invite à découvrir la vie de ceux et celles qui ont combattu ou qui ont attendu; la vie qui reprend son cours; la vie qui n’est plus jamais la même…

En toute intimité
D’abord créée par le Musée du Nouveau-Brunswick, l’exposition Les Néo-Brunswickois en temps de guerre, 1914-1946 rassemble une extraordinaire collection d’artéfacts, d’images, d’œuvres d’art et d’éléments interactifs. En décidant de reprendre cette exposition hors du commun, le Musée canadien de la guerre était confronté aux défis de l’adaptation. Comme le précise Kathryn Lyons, planificatrice principale en interprétation au Musée canadien de la guerre (MCG), reprendre le travail colossal monté par une autre institution n’est pas toujours une tâche facile.

Il est alors essentiel de créer un équilibre permettant le respect de la version originale, tout en offrant quelque chose de nouveau aux visiteurs. Dans le cas des Néo-Brunswickois en temps de guerre, 1914-1946, le plus grand défi portait sur l’espace. Comment recréer, dans une salle plus grande et devant accueillir un nombre beaucoup plus important de visiteurs, une exposition empreinte d’intimité, d’émotion, de chaleur?

La collection Beaverbrook a permis d’ajouter des tableaux d’art militaire qui complètent les récits, sans dénaturer l’exposition originale. Le Musée a également décidé de partir à la recherche des gens dont on raconte l’histoire et de suivre leur parcours jusqu’à nos jours. L’intimité est sauve et la nouvelle exposition promet de respecter son objectif : raconter des histoires à la fois personnelles et universelles.

Les Néo-Brunswickois en temps de guerre, 1914-1946. Du 13 décembre 2011 au 9 avril 2012, à la galerie Lieutenant-colonel-John-McCrae du Musée canadien de la guerre.