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Les défenses côtières allemandes et le rôle des Canadiens dans la libération des ports de la Manche

Dépêches: Documents d’information sur l’histoire militaire du Canada

Serge Durflinger, Ph.D, et Bill McAndrew

Le mur de l’Atlantique

À l’été 1940, la Grande-Bretagne se retrouva face à une côte hostile depuis le cercle Arctique jusqu’à la frontière franco-espagnole. Il semblait inévitable que l’Allemagne, qui contrôlait les ports de Boulogne, Calais et Dunkerque, sur la Manche, en profite pour envahir la Grande-Bretagne. À l’automne de cette même année, la Royal Air Force défit l’aviation allemande dans la bataille cruciale pour la suprématie aérienne au-dessus des îles Britanniques. Adolf Hitler fut donc forcé de reporter l’invasion, puis de mettre ce projet en suspens.

Craignant une invasion alliée à l’ouest pendant qu’il était encore aux prises avec l’Union soviétique à l’est, en 1942 Hitler entreprit la création du «mur de l’Atlantique» en parsemant les rives de l’Atlantique d’ouvrages défensifs de béton et d’acier.

Les fondations de certains des emplacements d’artillerie allemands les plus importants le long de la côte française furent élevées dès 1940 dans la région du Pas-de-Calais, à une quarantaine de kilomètres à peine de Douvres, sur la Manche. Ces positions d’artillerie devaient à l’origine soutenir une invasion de la Grande-Bretagne par les forces allemandes. Par la suite, on y tira sur les navires alliés naviguant sur la Manche, et on bombarda régulièrement Douvres, Folkestone et d’autres endroits de la côte anglaise.

Les Allemands ne purent fortifier toutes les rives de l’Europe occidentale avec des installations aussi importantes et aussi puissamment armées. La portion principale du mur de l’Atlantique s’étirait sur environ 2000 kilomètres, du Danemark à la frontière franco-espagnole. Des ingénieurs militaires allemands construisirent des bunkers d’observation de loin en loin tout le long de la côte. Les postes de guet de ces bunkers pouvaient aviser d’une attaque alliée et faire venir des forces navales, aériennes et terrestres mobiles sur les lieux. Environ 15 000 bunkers et d’autres équipements protégeaient les ports et d’autres endroits de la côte où se trouvaient des installations importantes ou qui auraient pu servir à un débarquement. Du fil de fer barbelé, des champs de mines et d’autres obstacles constituaient la première ligne de défense contre l’infanterie et les chars alliés. De petits bunkers abritant des mitrailleuses ou de l’artillerie légère couvraient ces positions et défendaient les batteries d’artillerie à longue portée. Ces batteries étaient protégées des bombardements navals et aériens alliés par du béton armé de deux mètres d’épaisseur. Hitler dessina lui-même bon nombre de ces bunkers, jusque dans leurs moindres détails. À partir de 1942, l’organisation Todt, un système de mobilisation de la main-d’oeuvre dont on sait qu’il utilisait des travailleurs requis et d’autres qui étaient de véritables esclaves, construisit la plupart des bunkers, mais des milliers de soldats allemands peinèrent aussi pour édifier les ouvrages défensifs du mur de l’Atlantique.

Les troupes canadiennes et britanniques furent confrontées pour la première fois au mur de l’Atlantique lors du désastreux raid sur Dieppe, en août 1942. Les 5000 Canadiens, qui appartenaient à la 2e division d’infanterie, subirent un nombre effroyable de pertes au cours d’une tentative futile pour prendre la rive d’assaut face au feu dévastateur de positions allemandes habilement disposées. L’échec de cette opération met en évidence la nécessité, pour le succès d’une éventuelle invasion, d’un appui-feu généreux – des airs, de la mer et de véhicules blindés spéciaux débarqués avec l’infanterie. Du côté allemand, le raid incita à construire toujours davantage. En 1943, 250 000 travailleurs transformaient jusqu’à 800 000 tonnes de béton par mois en fortifications sophistiquées, dont certaines étaient immenses. De 1942 à 1944, les Allemands utilisèrent plus de 17 millions de mètres cubes de béton et 1,2 million de tonnes métriques d’acier pour le mur de l’Atlantique. «Je suis le plus grand constructeur de forteresses de tous les temps», se vantait Adolf Hitler, qui ne visita jamais les fortifications de la Manche.

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Heureusement pour les Alliés, l’ampleur du projet dépassait les ressources allemandes. Les autres priorités de Berlin, particulièrement le front oriental et la défense aérienne de la patrie contre les bombardiers, absorbèrent d’énormes quantités de matériel et de main-d’oeuvre qui auraient pu autrement être utilisés sur le mur de l’Atlantique. C’est la zone la plus probable pour une tentative d’invasion alliée, les 500 kilomètres de côte entre Calais et Cherbourg, qui comptait la plus grande densité de fortifications, dont les énormes sites d’artillerie côtiers de Boulogne, du cap Gris-Nez, de Calais et de Dunkerque. On y trouvait des canons de calibre 406 mm (16 pouces), parmi les plus puissants au monde.

C’est pour cette raison que les stratèges alliés choisirent les plages moins défendues de Normandie pour leur invasion de la France en juin 1944, même si la Normandie était plus loin de la Grande-Bretagne que le Pas-de-Calais et convenait moins à une avancée vers l’Allemagne. Des milliers d’avions et des centaines de navires de guerre couvrirent l’assaut initial des Alliés en attaquant les moyens de défense côtiers allemands. Des chars munis d’un équipement amphibie se glissèrent sur la côte avec l’infanterie. Cet effort massif prit les Allemands au dépourvu (grâce, en partie, à des opérations élaborées visant tromper l’ennemi) et écrasa la ligne côtière de défense. L’abondance du feu démoralisa complètement les garnisons, mais bien peu de fortifications furent en fait détruites, même par des tirs en plein dans le mille. Un peu dans l’intérieur, les réserves mobiles allemandes stoppèrent la progression des Alliées, et une féroce bataille d’usure de deux mois débuta. Finalement, à la fin de juillet, tandis que Canadiens et Britanniques bloquaient les Allemands dans le secteur oriental de la tête de pont, les forces américaines mettaient fin à l’impasse en lançant une offensive couronnée de succès à l’ouest. La sortie de Normandie avait commencé. En septembre, la tâche de la Première armée canadienne, qui constituait l’aile gauche de l’avance alliée, était d’expulser les Allemands de leurs plus gros bastions du mur de l’Atlantique.

La Première armée canadienne prend les ports de la Manche

Les Alliés progressèrent rapidement à travers la France et la Belgique. Les Allemands étant démoralisés et apparemment battus, la fin de la guerre semblait toute proche. Mais les commandants alliés ne s’entendaient pas sur la suite des opérations: devait-on aller dégager les approches du grand port d’Anvers ou avancer sur la vallée de la Ruhr, le coeur industriel de l’Allemagne? De sérieux problèmes de réapprovisionnement aggravèrent la situation et ralentirent l’avance. Les défenseurs allemands se ressaisirent, maintinrent leur emprise sur la Hollande et renforcèrent leur garnisons du mur de l’Atlantique dans le Pas-de-Calais

Le général H.D.G. Crerar, commandant de la Première armée canadienne, avait deux corps d’armée sous ses ordres: le premier britannique et lesecond canadien. Crerar ordonna que les Britanniques ouvrent le port du Havre, et que les Canadiens dégagent la côte de la Manche jusqu’en Hollande. Les Allemands retirèrent la plupart de leurs forces presque encerclées et formèrent une nouvelle ligne défensive au nord d’Anvers. Certaines garnisons du mur de l’Atlantique restèrent cependant derrière, obéissant à l’ordre d’Hitler de défendre Dunkerque, Boulogne et La Havre jusqu’au dernier homme. (Hitler ajouta plus tard Calais à la liste.) Toutes ces villes se trouvaient sur la route de la Première armée canadienne.

Les stratèges alliés croyaient que ces ports de la Manche étaient importants pour le réapprovisionnement des armées alliées dans leur avancée vers l’Allemagne. Le 9 septembre, le général Crerar envoya le message suivant à ses commandants de corps: «Une conclusion rapide et victorieuse de la guerre dépend maintenant fondamentalement de la prise par la Première armée canadienne des ports de la Manche qui sont maintenant devenus si essentiels…»

Les positions d’artillerie lourde des ports de la Manche avaient été disposées avec soin de façon à ce qu’elles se soutiennent mutuellement, et enfermées dans des bunkers de béton et d’acier. Érigés sur des falaises élevées et orientés vers la mer (on pouvait rarement tirer vers l’intérieur), ceux-ci étaient pratiquement imprenables dans un assaut de front. Mais ils pâtissaient également de quelques faiblesses importantes. Comme les commandants allemands n’avaient pas fortifié sérieusement les approches terrestres de leurs positions jusqu’à l’effondrement du front de Normandie, l’habituel dispositif de fossés antichars, de champs de mines et de fil de fer barbelé était redoutable mais incomplet. De plus, les garnisons ne comportaient que peu de soldats aguerris. Isolés derrière les lignes ennemies, leur moral était bas; risquant la mort ou la capture, la plupart choisissaient sans hésiter cette dernière.

Comme ces faiblesses n’étaient pas immédiatement évidentes, les troupes britanniques et canadiennes approchaient des fortifications avec prudence. Des soldats britanniques sous commandement canadien prirent Le Havre le 12 septembre après des attaques aériennes, navales et d’artillerie dévastatrices. Le 17, c’était au tour de Boulogne. L’objectif de la 3e division d’infanterie canadienne du major-général Daniel Spry était de «prendre Boulogne et anéantir sa garnison», qui était constituée de près de 10 000 hommes. Avant l’assaut, les commandants canadiens conclurent que Boulogne ne se prendrait pas en un tournemain et qu’il faudrait d’abord «amollir» cette «noix difficile à casser». Après que des vagues de bombardiers lourds et moyens eurent saturé les moyens de défense, d’énormes tirs de barrage de 328 canons britanniques et canadiens firent pleuvoir des milliers d’obus sur la cible. Des chars à fléaux (des chars comportant à l’avant un tambour muni de chaînes enroulées) frayaient un chemin à travers les champs de mines aux véhicules d’infanterie blindés et d’autres chars transportant des lance-flammes et des charges explosives antiblockhaus. Cela permit à l’infanterie d’attaquer les positions défensives. Mais les bunkers allemands étaient si bien construits qu’un officier canadien fit observer que les obus perforants des chars Sherman des Canadiens «rebondissaient sur les installations comme des petits pois sur un toit de tôle».

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Le commandant allemand de Boulogne déclara plus tard qu’il savait que «quand l’attaque aurait lieu elle serait préparée jusqu’à la dernière arme, et que les Canadiens tenteraient de prendre le port avec le moins de pertes possible». Il avait raison à plus d’un titre, car l’attaque approchant les Canadiens et les Allemands, craignant des pertes chez les civils, négocièrent une entente pour évacuer 8000 habitants de la ville. Malgré la participation massive de l’artillerie et des bombardiers (près de 800 avions lancèrent 3200 tonnes de bombes le 17 septembre), peu d’installations défensives allemandes subirent des dommages sérieux. Il fallut encore à l’infanterie et aux chars d’assaut six jours pour s’emparer du port fortifié. Les Canadiens perdirent 634 des leurs, tués, blessés ou portés disparus; ils capturèrent plus de 9500 Allemands.

Les aménagements portuaires de Boulogne avaient été sérieusement endommagés, et, de toute façon, ils ne purent pas être utilisés efficacement tant que les Alliés ne se furent pas emparés des batteries toutes proches du cap Gris-Nez et de Calais. Elles étaient tout aussi redoutables. Calais était entouré à la fois de défenses naturelles et d’ouvrages édifiés par les Allemands, et ne comptait pas moins de sept batteries côtières lourdes. Une garnison apathique de plus de 7500 hommes défendait le terrain inondé parsemé de bunkers de béton reliés les uns aux autres par du fil de fer barbelé et des champs de mines et couvert par des pièces d’artillerie et des canons antichars . La 3e division attendit, alors que des centaines de bombardiers lançaient leur charges pendant trois journées consécutives avant l’assaut, lequel débuta le 25 septembre. Chaque bastion allemand fut à tour de rôle noyé sous un tir d’artillerie nourri pour permettre aux chars munis de lance-flammes de s’approcher suffisamment pour accomplir leur sinistre tâche. Un aussi rude assaut sapa le moral des défenseurs et en poussa certains à se rendre après une résistance de pure forme. Le 1er octobre, la bataille pour Calais et ses  énormes pièces d’artillerie était terminée. Les Canadiens perdirent environ 300 hommes et firent 7500 prisonniers. Tout comme ce fut le cas à Boulogne, les installations portuaires de Calais, nécessaires pour réapprovisionner les armées alliées, avaient été gravement endommagées.

Les autres positions allemandes importantes du mur de l’Atlantique dans le Pas-de-Calais étaient les imposantes positions de pièces du cap Gris-Nez. Elles consistaient en trois batteries principales, dont l’une, la batterie Todt, était pourvue de quatre canons de 380 mm (15 pouces) qui avaient craché des obus de façon intermittente sur Douvres depuis 1940. Les Canadiens eurent recours au même plan d’attaque qui leur avait réussi à Boulogne et à Calais: des bombardements aériens massifs et des tirs d’artillerie d’appui. La 9e brigade de la 3e division lança l’assaut à l’aube du 29 septembre, soutenue par des chars  à fléaux et des chars «Petard» à armes antiblockhaus. «Lorsque nos soldats se sont lancés à l’attaque des batteries de la côte, se souvient un officier des 1st Hussars (6e régiment blindé canadien), ils se sont rendu compte que les Boches étaient prêts à tirer sur nos chars avec toutes sortes d’armes, jusqu’à des canons de 360 mm. Les obus que ces derniers lançaient ont été baptisés «freight trains» (trains de marchandise) surtout parce qu’ils filaient en faisant un bruit terrifiant. Cela nous a secoués de voir ce qu’ils pouvaient faire…»

À la date du 29 septembre, on lit dans le journal de guerre du Highland Light Infantry (HLI) of Canada, basé en Ontario «L’artillerie a ouvert le feu, créant un barrage formidable qui a obligé l’ennemi à rentrer la tête. Dès que nos troupes ont pénétré les positions ennemies, les drapeaux blancs se sont mis à surgir. À 10 h 30, les quatre gros canons avaient tous été pris par le HLI, et les North Nova Scotia Highlanders ont fait savoir qu’ils avaient maîtrisé les quatre sur leur front… Ce soir le moral du bataillon est au plus haut à la suite de ses succès d’aujourd’hui. Maintenant les gens de Douvres peuvent être tranquilles… sachant que les canons qui les menaçaient de par-delà la Manche ont été réduits au silence.» Les pertes furent relativement légères: 8 morts et 34 blessés. Plus de 1600 Allemands se constituèrent prisonniers.

La Première armée canadienne a fait preuve d’un haut degré de compétence et de professionnalisme en s’emparant de certaines des positions défensives les plus sophistiquées d’Europe et en se rendant maître de cet impressionnante réalisation du génie militaire qu’était le mur de l’Atlantique.

Blockhaus: Le mur de l’Atlantique en images

Laura Brandon, Ph.D

Peter Mackertich est d’abord et avant tout un photographe d’architecture. Il réagit au milieu bâti, univers de bâtiments où il voit de la beauté dans des constructions qui jadis représentaient et abritaient la laideur. C’est peut-être cet intérêt qui l’a incité à convertir un ancien abattoir pour en faire son domicile et son studio actuels. Tout comme cette maison installée dans un abattoir rénové, les bâtiments en ruine du temps de la guerre que l’on peut voir dans ses photos ont autrefois représenté le comble de l’horreur. Maintenant ils apparaissent comme des constructions empreintes de beauté se fondant dans un paysage qu’ils tenaient autrefois sous leur domination.

Les grandes photos en noir et blanc de Mackertich sont le fruit de son travail des dernières années, où il a exploré beaucoup de blockhaus allemands abandonnés en France. Ces structures massives en béton sont ce qui reste d’une tentative de domination de l’Europe. La majorité de ces imposants bâtiments gris ne sont plus que des carcasses, pâles reflets de ce qu’ils étaient à l’origine.  Tout comme le régime qui les a construits, ils sont vaincus, et, comme ils sont abandonnés, ils ont perdu dans une grande mesure, mais pas totalement, leur capacité d’inspirer la peur.

Une signification étant disparue, Mackertich en révèle une autre. Nous pouvons voir les liens de ces bâtiments avec l’histoire de l’architecture occidentale, et le mouvement moderne dont est issue l’architecture de nombre des bâtiments dans lesquels nous vivons et travaillons aujourd’hui. Les images de Mackertich servent à nous rappeler que l’architecture puissamment expressive, monumentale et arrogante du Troisième Reich n’a pas existé seulement à l’époque nazie, mais qu’elle a un passé de deux siècles, qu’elle a eu une large influence et duré beaucoup plus longtemps que le régime que représentent les sujets de Mackertich. Dans cette période de temps, la défaite, telle qu’illustrée dans ses photos de structures abandonnées et tombant en ruine, n’est qu’un type de défaite. Le style architectural moderne n’a pas subi de défaite, mais a survécu, libéré du sens qu’il avait jadis, pour devenir dans une large mesure l’architecture institutionnelle admise aujourd’hui.

Mackertich, qui est né peu après la fin de la guerre, a enseigné la photographie et été photographe publicitaire en Angleterre. En 1976 il a publié un ouvrage sur l’architecture décorative industrielle intitulé Façade. Six ans plus tard, il a été choisi «photographe de l’année» par la revue britannique Architectural Journal. Il a également collaboré avec des peintres à certains projets. C’est peut-être à cette collaboration que les photos de la présente exposition doivent leur qualité presque picturale. Ses oeuvres démontrent un intérêt non seulement pour ses sujets architecturaux mais pour leur présentation. La végétation environnante, les espaces qui ne sont pas de l’architecture, sont aussi importants dans ses oeuvres que les bâtiments eux-mêmes.

Lectures complémentaires

On a très peu écrit sur la libération des ports de la Manche par la Première armée canadienne. Voici quelques-unes des références les plus utiles :

  • Stacey, C.P. The Victory Campaign, Imprimeur de la Reine, Ottawa, 1966.
  • Copp, Terry et  Robert Vogel. Maple Leaf Route: Antwerp, Alma (Ontario), 1984.
  • «Battlefield Interviews: The Channel Ports, September 1944», Canadian Military History, vol. 3,  no 2, 1994.

Sur le mur de l’Atlantique, on peut consulter :

  • Mallory, Keith et Arvid Ottar. The Architecture of War, Pantheon Books, New York, 1973.
  • Partridge, Colin. Hitler’s Atlantic Wall, D.I Publications, Guernsey, 1976.